Le Japon compte un acteur de moins dans les puces électroniques. Panasonic, l’un des trois gros groupes japonais d’électronique aux côtés de Hitachi et Sony, met un point final à son aventure dans ce domaine en transférant le reste de ses activités dans les semi-conducteurs à Nuvoton Technology, filiale du groupe taïwanais Winbond Electronics. Les termes financiers de cette opération annoncée en novembre 2019 ne sont pas dévoilés.
Perte d'un immense marché captif
Une page se tourne dans l’histoire des semi-conducteurs du Japon. Panasonic a débuté l’aventure des puces en 1957 à travers une coentreprise avec le néerlandais Philips. L'ancien Matsushita, devenu dans les années 1980 numéro un mondial de l’électronique grand public devant Sony, Philips ou encore Thomson, a fait de la maîtrise de ces composants clés un axe essentiel de sa stratégie d’intégration verticale. Au début des années 1990, il figurait dans le Top 10 mondial des acteurs des semi-conducteurs aux cotés de cinq de ses compatriotes : NEC, Fujitsu, Hitachi, Mitsubishi Electric et Toshiba. Mais sa déroute dans la télévision, les mobiles ou encore les PC portables dès le début des années 2010 l’a privé d’un immense marché captif pour ses puces, plongeant cette activité dans des difficultés chroniques.
Le groupe a réagi en 2014 en cédant le contrôle de trois de ses usines de puces, au Japon, au fondeur israélien de semi-conducteurs TowerJazz, et ses usines d’assemblage en Indonésie, en Malaisie et Singapour au hongkongais UTAC. Un allègement industriel amplifié par la mise en commun en 2015 de son activité de conception de circuits intégrés avec Fujitsu au sein de la coentreprise Socionext puis le transfert en 2019 de ses composants discrets à Rohm. Mais rien à faire. Le reste des activités de Panasonic dans les puces demeure dans le rouge. Une situation à laquelle le PDG Kazuhiro Tsuga a décidé de remédier en les transférant à Nuvoton Technology.
Plus aucun acteur japonais dans le Top 10 mondial
Ce désengagement sonne comme un nouvel épisode de l’interminable reflux du Japon dans les semi-conducteurs. Après avoir contrôlé plus de la moitié du marché des puces à la fin des années 1980, le pays est tombé à 10 % en 2019, loin derrière les Etats-Unis (47 %) et la Corée du Sud (19 %), selon le Factbook 2020 de la SIA, l’association américaine des industriels des semi-conducteurs. Six grands acteurs japonais (NEC, Toshiba, Hitachi, Fujitsu, Mitsubishi Electric et Matsushita) figuraient dans le Top 10 mondial jusqu’au début des années 1990. Le Japon n’en compte plus aucun aujourd’hui.
September 01, 2020 at 11:30PM
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Panasonic tourne la page des puces, un nouveau coup dur pour le Japon - Electronique - L'Usine Nouvelle
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