
Les chercheurs de l'université de Ratisbonne, en Allemagne, disposent d’un nouveau supercalculateur : le QPACE4. Il a été livré par Fujitsu en juin 2020 sur la base de son nouveau serveur de calcul intensif PRIMEHPC FX700. Sa particularité ? Il est motorisé par des processeurs issus, non pas du monde des serveurs, mais de celui des mobiles. Il s’appuie en effet sur la puce A64FX de Fujitsu, la même que celle au cœur du Fugaku, le supercalculateur le plus puissant au monde équipant le centre de recherche japonais Riken, à Kobe.
64 puces en parallèle
Cette puce a été développée par Fujitsu sur la base de la technologie ARM dont les avantages en consommation, coût et efficacité en font le passage obligé dans les mobiles. Le constructeur japonais a réussi à l’adapter au monde du calcul intensif qui nécessite des performances autrement plus importantes. Le QPACE4 en combine 64 exemplaires pour fournir une puissance de calcul crête de 177 téraflops (1 téraflops vaut 1 000 milliards d’opérations en virgule flottante par seconde). Une capacité en somme modeste aujourd’hui.
Ceci n’empêchera pas les scientifiques de l'université de Ratisbonne d’accéder à de nouvelles capacités de simulation numérique pour l’exploration de la chromodynamique quantique. Un travail qui vise à mieux comprendre les particules fondamentales, y compris la structure interne du proton, et à terme, à déterminer l'état de l'univers immédiatement après le Big Bang. Le nouveau supercalculateur sera également utilisé dans le domaine de la bioinformatique, notamment pour des recherches sur le cancer et l'immunologie.
Pas d'accélérateurs graphiques
En plus de performances supérieures par watt, le processeur A64FX intègre des extensions vectorielles évolutives qui accélèrent les calculs complexes en permettant d'effectuer la même opération mathématique en parallèle sur de grandes quantités de données. Il est en plus couplé à une mémoire principale extrêmement rapide (HBM2 pour High Bandwidth Memory) qui est tout aussi importante que la puissance de calcul pure, offrant un rapport équilibré de puissance de calcul, de bande passante mémoire et de bande passante réseau pour éviter les goulots d'étranglement. Une autre différence importante par rapport aux supercalculateurs traditionnels : la puissance de calcul ne provient pas d’accélérateurs graphiques. Cela facilite la programmation, en particulier dans le cas d'une parallélisation massive des calculs, ce qui est essentiel pour certaines applications.
L’Europe tente de s'inspirer du Japon en développant, pour des questions d’indépendance et de souveraineté, son propre processeur de calcul intensif sur la base de la technologie ARM. Le projet est mené par la pépite SiPearl. Jusqu’ici, presque 100 % des supercalculateurs installés dans le monde sont motorisés par des processeurs américains d’Intel, d’AMD ou encore d’IBM.
July 20, 2020 at 07:30PM
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L'université de Ratisbonne se dote du premier supercalculateur à processeur ARM en Europe - Informatique - L'Usine Nouvelle
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